Manque d’effectifs, locaux inadaptés, assistantes sociales agressées, prestations menacées… la liste est longue des doléances des employées du Service social des HUG, qui ont décidé de se mobiliser pour alerter la population. Explications.
Tenter de répondre aux besoins sociaux des patient-e-x-s, souvent durement atteint-e-x-s dans leur santé, et qui se retrouvent désemparé-e-x-s à la fois face au malheur qui les frappe et aux méandres de l’administration, voilà ce qui anime au quotidien ces Assistantes sociales du site de Cluse-Roseraie.
Malheureusement, pour abattre ce travail chaque jour plus colossal, leurs moyens humains ont diminué de pratiquement 11 postes en 10 ans, alors que dans un même temps la population qu’elles assistent, elle, s’est encore fragilisée, augmentant tout au contraire les besoins humains qu’elles doivent prendre en charge. Les solutions éphémères des HUG d’engagements, soit d’intérimaires soit de remplacements ponctuels, ne font hélas que rajouter au problème, prenant du temps d’encadrement sans soulager véritablement l’équipe.
De plus, les Assistantes sociales doivent œuvrer dans des locaux souvent peu ou pas adaptés : manque de confidentialité, difficulté d’accès pour des patient-e-x-s à mobilité réduite, ce à quoi vient encore s’ajouter un gros problème pour la sécurité du personnel : plusieurs assistantes sociales se sont fait agresser et se sont retrouvées acculées par leur agresseur dans des locaux minuscules, dont il leur était impossible de s’enfuir. On parle ici des lieux d’accueil des patient-e-x-s. Mais les « bureaux » du service n’ont hélas rien à leur envier. Parquées dans un sous-sol glauque et bas de plafond, c’est tout un symbole de la place qu’on leur donne aux HUG.
Peu reconnues, mal considérées, elles ont pourtant à cœur d’accomplir chaque jour un travail d’aide monumental pour les malades qui transitent par l’hôpital, mais elles ont un besoin urgent qu’on leur en donne les moyens.
Depuis maintenant de très nombreux mois, elles tirent la sonnette d’alarme pour obtenir des effectifs suffisants et des locaux adaptés à leur mission. Si la hiérarchie du Service a enfin commencé à les écouter, on est hélas très loin d’un résultat qui soit en proportion des besoins réels. La mise à disposition de locaux adaptés, que ce soit pour l’accueil des patient-e-x-s ou pour le service, est reportée aux calendes, et sur les 10.65 ETP (équivalents temps plein) nécessaires, seul un poste d’Assistante sociale est prévu ces prochains mois, avec certes un renfort administratif mais qui ne répond ni à la demande du personnel ni aux besoins des patient-e-x-s.
Aujourd’hui, les Assistantes sociales en ont assez. Elle demandent :
- L’octroi rapide d’au moins 5 postes supplémentaires,
- Des locaux conviviaux, accessibles, respectant à la fois la confidentialité des patient-e-x-s et la sécurité du personnel.
A défaut, d’autres actions devront être engagées.
Genève, le 26 juin 2025