Licenciement antisyndical à la Résidence Notre-Dame

Genève, le 28 juillet 2022

Alors que la Suisse ne respecte toujours pas les Conventions 87 et 98 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) et ne protège pas suffisamment les délégué-e-x-s syndicaux-ales sur les lieux de travail, un nouveau licenciement antisyndical vient d’avoir lieu à l’EMS Notre-Dame à Genève. Avenir Syndical luttera pour son annulation et la réintégration de son délégué. Explications.

Le 24 juin dernier, Mahad, nettoyeur et délégué syndical, a été licencié par son employeur, Les Résidences de Notre-Dame, qui regroupe les EMS Notre-Dame, Plantamour et La Coccinelle.

Pour licencier Mahad, l’EMS s’est appuyé sur des prétextes futiles, à savoir la remise tardive d’une convocation officielle justifiant une absence et l’usage privé du téléphone. Ces deux motifs, pris individuellement ou même cumulés, ne sauraient pourtant en aucun cas justifier un licenciement, a fortiori quand il s’agit d’un représentant des travailleur-euse-x-s. Derrière tout cela se dissimule en réalité un licenciement antisyndical.

Mahad est en effet délégué syndical depuis 5 ans. Il informe au quotidien ses collègues sur leurs droits et organise le personnel collectivement. Il a été l’un des moteurs de la grève des EMS Notre-Dame et Plantamour en 2017, quand les grévistes se battaient contre l’externalisation des services de nettoyage, de cuisine et de buanderie. Cette grève exemplaire a permis de largement limiter la sous-traitance dans tous les EMS du canton et donc la sous-enchère salariale. L’un des enjeux actuels aux Résidences de Notre-Dame et plus particulièrement à La Coccinelle est la ré-internalisation du service socio-hôtelier. Mahad était justement en contact ces derniers temps avec le personnel concerné, afin de l’aider à s’organiser et à faire valoir ses droits, ce qui n’a pas eu l’heur de plaire à son employeur.

Dernièrement, Mahad a également demandé à son employeur le respect de la Loi sur le Travail (LTr) quant à la prise en compte du temps d’habillage comme temps de travail. Là aussi, l’employeur a refusé de se mettre en conformité avec la loi, ce qui lui coûterait des milliers de francs. Mais ce faisant, l’employeur savait pertinemment que Mahad n’en resterait pas là.

Si de tels licenciements sont encore possibles en Suisse, c’est parce que cette dernière continue à ne pas prendre de mesures suffisantes pour protéger les délégué-e-x-s syndicaux-ales, ainsi que l’a justement relevé le Comité de la liberté syndicale de l’OIT.

Avenir Syndical se battra pour l’annulation du licenciement de Mahad et sa réintégration en usant pour cela de tous les moyens à sa disposition tels que la contestation juridique, la pression politique ou encore les actions syndicales. Un comité de soutien est justement en train de se constituer en ce sens.