Déjà sans CCT, Swissport s’autorise en plus à violer la Loi sur le Travail, tout ça dans un aéroport public ! Les employé-e-x-s portent plainte à l’OCIRT

Genève, le 22 juin 2021

Ce n’est pas moins de 2h30 que l’entreprise Swissport vole chaque semaine à ses employé-e-x-s. Jusqu’à présent, les compensations conventionnelles faisaient que le personnel était passablement conciliant envers l’entreprise. C’est terminé. Depuis le 1er juin et l’entrée en vigueur des nouvelles conditions imposées par Swissport, les employé-e-x-s ont décidé de ne plus rien laisser passer à l’entreprise. Explications.

Baisse des salaires réels généralisée jusqu’à plus de CHF 1’500.- par mois, suppression des indemnités, augmentation de l’horaire hebdomadaire, flexibilisation du temps de travail, augmentation de l’âge de la retraite, suppression des mesures de retraites anticipées liées à la pénibilité du travail, attaques sur les vacances, les congés spéciaux, les cotisations LPP, le tout venant se greffer sur des salaires déjà baissés par les RHT : Swissport a voulu pratiquer un dumping généralisé à Cointrin. Sollicitée sur ce dossier urgent lors de son arrivée au Conseil d’Etat, Mme Fabienne Fischer a envoyé hier une convocation aux syndicats pour le jeudi 8 juillet. Dans l’intervalle, les conditions imposées par Swissport sont hélas entrées en force au 1er juin.

Mais l’entreprise ne se « contente » encore pas de cette attaque sans précédent sur les conditions de travail à l’aéroport de Genève. Avenir Syndical a découvert que Swissport viole également la Loi sur le Travail et ne s’en cache même pas. Alors que l’aéroport, zone hautement sécurisée, impose aux entreprises qui y sont actives de nombreuses conditions de sécurité, que ce soit dans les éléments vestimentaires du personnel ou encore dans les modalités d’accès de ce personnel au tarmac, Swissport avoue sans détour ne pas compter comme temps de travail ni le temps d’habillage durant lequel les employé-e-x-s doivent mettre leur tenue de sécurité (vêtements à haute visibilité, chaussures à coque…) ni leur temps de passage aux portiques de sécurité. Swissport estime par exemple pour un-e-x employé-e-x de la piste que le travail démarre une fois qu’il-elle est sous l’avion. C’est ainsi en moyenne une demi-heure par jour que l’entreprise vole à son personnel, soit 2h30 par semaine.

Les employé-e-x-s ont donc dépêché une délégation de leurs collègues qui a déposé, ce mardi 22 juin, une plainte à l’OCIRT, afin de faire respecter la Loi et de récupérer leur temps de travail. Swissport pensait pouvoir passer en force et mettre en œuvre un dumping sans précédent à Cointrin. C’était sans compter la détermination des employé-e-x-s. En plus de la plainte déposée ce jour, ils-elles se préparent également à débrayer dès que l’activité battra son plein à Cointrin. A moins que le Conseil d’Etat ne prenne enfin la mesure de ce conflit et de ses conséquences et s’emploie à y apporter des réponses adaptées.