Un message du Secteur Enseignement d’Avenir Syndical
Force est de constater que le métier d’enseignant n’a plus les mêmes attraits et pourtant l’engouement des maîtres qui se consacrent à leurs élèves est le même. Le plaisir de transmettre des connaissances, des valeurs, la joie de vivre et les promesses de demain, reste heureusement inchangé.
Ce métier de don traverse les écueils économiques, les politiques de plus en plus perverses. Le maître aime à penser comme celui qui sème une graine dans son champ, que celle-ci germera quand elle pourra, comme elle le voudra. Il fait confiance à son élève, il sait qu’il faut du temps pour grandir. Un vrai enseignant c’est celui qui aime collaborer avec ses pairs et goûte aux progrès de ses élèves !
Pourtant, que de contraintes jalonnent le métier : une hiérarchie politique qui ne saisit pas toujours l’engagement de ses maîtres, des lobbies économiques prêts à sacrifier sa jeunesse pour égrener son chapelet d’économies, parfois des parents qui se substituent au cadre bienveillant et rigoureux de l’école parce qu’eux ils y sont allés à l’école, alors ils connaissent.
Le SER – syndicat des enseignant.e.s romand.es – a fait le bilan suite aux différentes enquêtes : l’engouement des enseignants pour leur métier reste indéfectible, mais la surcharge administrative, les rapports de toutes sortes, fiches à remplir, bilan à effectuer entravent le travail de recherche que doivent effectuer les enseignants pour tenir leurs cours à jour.
L’enquête du DIP souligne les mêmes priorités que le SER a mises en évidence et montrent aussi combien les enseignants sont attachés à leur mission ce qui est réjouissant.
Toutefois la surcharge mentale devient si importante qu’il n’est plus possible de décrocher en fin de journée ou de semaine :cette préoccupation est très importante à Genève aussi.
Alors que ce constat est établi à Genève et en Suisse, notre Conseillère d’Etat veut diminuer la formation des enseignants – rajouter des heures d’enseignement au CO.
Lors de cette rentrée, les heures d’appui aux élèves ont été supprimées des postes enseignants, l’argent dévolu aux aides pour les sorties est lui supprimé. Sont rajoutées des heures rétribuées au cachet ou dans le jargon du métier « les heures au noir » -salaire non indexé en fonction des annuités, heures travaillées qui ne comptent pas pour le deuxième pilier. Une manne pour l’Etat : pas de cotisation LPP, pas d’annuité. C’est comme les indemnités maîtrises et décanales : elles ne sont pas toutes incluses dans les dotations horaires : pas de prise en compte de l’ancienneté, pas d’annuités et pas de cotisation LPP.
Si les cours d’appui en soutien aux élèves en difficultés disparaissent ce sont les élèves socialement les plus défavorisés qui vont en souffrir.
Mais qu’attend Genève pour préserver la qualité de ses écoles et arrêter de démanteler le socle de la formation de nos enfants.
Ne faut-il pas que les associations et les syndicats enseignants s’entendent pour mettre en œuvre l’unité la plus large et fassent barrage à cette politique de régression sociale qui sacrifie sur l’autel de prétendues économies l’avenir de nos enfants !
Genève le 22 août 2024