© AS

Fonctions particulièrement pénibles enfin reconnues en Ville de Genève

Un nouveau règlement permet désormais au personnel municipal exerçant une fonction particulièrement pénible d‘être libéré de l’obligation de travailler à 62 ans, soit deux ans avant l’âge fixé pour la retraite en Ville de Genève. Retour sur une bataille de plus de dix ans avec Jean-Louis Carlo et Christelle Chassot, membres de la délégation syndicale d’Avenir Syndical au SEVE (Service des Espaces Verts).

Dans quel contexte se place l’instauration de ce nouveau règlement permettant au personnel exerçant une fonction particulièrement pénible de bénéficier d’une cessation anticipée d’activité ?
Jean-Louis – En 2014, le nouveau plan de prévoyance de la CAP (caisse de prévoyance à laquelle est affiliée la municipalité) est entré en vigueur, instaurant une augmentation de l’âge de la retraite qui est ainsi passé de 62 à 64 ans. Pour faire passer la pilule, le Conseil administratif (CA) de l’époque s’était engagé à négocier et introduire une cessation anticipée d’activité pour les travailleur-euses exerçant une fonction particulièrement pénible. Or, le CA n’a cessé de repousser l’ouverture des négociations avec les représentant-es du personnel, laissant pourrir la situation pendant des années. Il aura fallu l’impulsion du nouveau magistrat en charge pour que les discussions commencent enfin.

Le Service des Espaces Verts (SEVE) est très concerné car il comporte en son sein plusieurs fonctions particulièrement pénibles. A-t-il été facile de faire reconnaître cette pénibilité ?
Christelle – Il s’agit de professions comme horticulteur-trice, aide-horticulteur-trice, contremaitre-sse, etc. Malgré la pénibilité évidente de ces fonctions, plusieurs d’entre elles se sont retrouvées en-dessous du seuil fixé pour pouvoir être reconnues comme telles. C’était incompréhensible pour nous. Mandatée par les collègues du SEVE réuni-es en assemblée, une délégation d’Avenir Syndical a demandé à rencontrer le Conseiller administratif Alfonso Gomez. 

Cela a-t-il eu un impact ?
Christelle – Oui. Nous avons pu rencontrer le magistrat et lui exposer de manière concrète la réalité du terrain. Nous avons eu l’impression d’être entendu-es. Il semblait conscient de la pénibilité du travail au SEVE. Le seuil fixé par le CA a été ajusté permettant enfin le reconnaissance de la pénibilité de certaines fonctions du SEVE. C’est une bonne chose. Le personnel aime son travail, mais le paie cher au niveau de sa santé. 

Le résultat est donc satisfaisant ?
Jean-Louis – C’est une victoire d’étape. Des inégalités de traitement perdurent car certaines fonctions au SEVE ne sont toujours pas reconnues comme particulièrement pénibles alors qu’elles le sont. Je pense par exemple aux contremaître-esses principaux-ales ou aux fossoyeur-euses. Au niveau de l’ensemble du personnel municipal, nous voulons l’ouverture de négociations sur la réintroduction d’un PLEND (plan d’encouragement à la retraite anticipée). En effet, le personnel municipal pouvait par le passé bénéficier d’un tel plan ce qui n’est plus le cas maintenant.

Février 2024