Graves violences physiques à la Maison de Vessy: le personnel dénonce une situation de crise!

Genève, le 20 décembre 2021

Dans un climat déjà tendu par le manque d’effectifs et de reconnaissance du personnel, les employé-e-x-s de la Maison de Vessy doivent aujourd’hui faire face à des violences physiques répétées. Coups de poings au visage, coups de cannes sur la nuque, griffures, insultes : tel est le lot quotidien d’un grand nombre d’employé-e-x-s de l’EMS. Le personnel l’a dénoncée à la hiérarchie. Pourtant jusqu’à ce jour, aucune mesure concrète pour protéger les employé-e-x-s. Explications.

Des coups, des griffures, des insultes : voilà ce que vivent depuis de nombreux mois les employé-e-x-s de la Maison de Vessy. « Retourne grimper sur ton cocotier ! » c’est ce qu’entendront à tout bout de champ les employé-e-x-s s’ils-elles sont d’origines africaines. Être griffé-e-x-s ou cogné-e-x-s lors des soins, voilà qui est monnaie courante. Les résident-e-x-s violent-e-x-s sont identifié-e-x-s depuis longtemps par l’institution, mais aucune mesure sérieuse n’est prise pour protéger le personnel. Jamais endiguée, cette violence a franchi maintenant un nouveau seuil : des griffures ou petites tapes, on est passé aux coups de poings au visage et coups de cannes sur la nuque. Résultats : hématomes, blessures et lésions cervicales. Le personnel n’en peut tout simplement plus.

A cette violence, il convient d’apporter une réponse institutionnelle mais aussi sectorielle. En effet, d’une part la Maison de Vessy a l’obligation légale de protéger son personnel et doit urgemment prendre des mesures. Fini de dire à une soignante qui vient de se faire littéralement cogner : « Et bien heureusement que tu as la tête dure ! », ce que faisait encore la hiérarchie il y a quelques jours à peine. Des dispositions concrètes doivent être prise pour ne plus laisser, par exemple, une soignante seule avec un-e-x résident-e-x violent-e-x pour faire sa toilette. La Maison de Vessy doit agir rapidement.

Mais il est aussi de la responsabilité de l’Etat de donner à l’EMS les moyens en dotation pour avoir le personnel nécessaire à ce encadrement. Appliquer enfin l’Initiative 125, qui réclamait la totalité du personnel nécessaire à l’encadrement des personnes âgées en EMS, devient une urgence absolue.

Il faut également reconnaître la pénibilité de ce travail souvent ingrat auprès de nos aîné-e-x-s. Et là aussi, l’Etat ne semble pas avoir pris la mesure de ce que signifie s’occuper au quotidien de personnes âgées le plus souvent atteintes de troubles cognitifs, avec toutes les conséquences que cela engendre sur leur encadrement. Tout au contraire, le Conseil d’Etat tente de dénier la difficulté de ce travail en supprimant progressivement la prime gériatrie dans ce canton, prime qui pourtant serait due à tout le personnel des EMS, et en particulier à celui de la Maison de Vessy.

Pas plus que pour les soignant-e-x-s, cette pénibilité du travail en EMS n’est prise en compte pour le personnel hôtelier, lorsqu’il s’agit de sa retraite. Inexplicablement, alors que le personnel qui nettoie les HUG a droit à la prise en compte de la pénibilité, celui de la Maison de Vessy n’y a pas droit…

Aujourd’hui, face à la difficulté toujours croissante de leurs tâches, face à la violence qui leur est faite, face au peu de considération dont ils-elles sont l’objet, la trentaine d’employé-e-x-s de la Maison de Vessy rassemblé-e-x-s ce lundi 20 décembre réclament :

A la Maison de Vessy

  • Des mesures immédiates pour protéger les employé-e-x-s contre la violence des résident-e-x-s !

Au Conseil d’Etat

  • L’application de l’Initiative 125 pour avoir du personnel en suffisance !
  • La prime gériatrie pour la reconnaissance du travail gériatrique !
  • La prise en compte de la pénibilité pour la retraite du personnel hôtelier !